Que veut dire être féministe aujourd’hui ? Où le féminisme se cache-t-il ? Dans les noms masculins féminisés ? Dans les professions dites masculines et désormais accessibles aux femmes ou simplement dans le partage des tâches quotidiennes ?
FEMINISTE, OUI MAIS....
J’ai un avis assez tranché sur la question, quitte à me mettre à dos les plus radicales d’entre nous. Clairement, pour moi, il y a des combats bien plus importants que la féminisation de certains mots masculins comme auteur qui devient auteure ou autrice, maire qui devient mairesse (au secours) et j’en passe et des meilleurs. Franchement, je ne me sens pas moins femme, parce que la dénomination d’une profession a une tonalité masculine. Et j’irai encore plus loin, si l’on se sent menacée d’une façon ou d’une autre parce que le masculin prend le pas sur le féminin, il y a des choses à régler en soi pour s’attarder sur pareil détail.Sur la même ligne, j’apprécie qu’un homme me tienne la porte par exemple. La galanterie n’est pas à prendre comme une forme de patriarcat à mon sens. Oui, parfois, nous pouvons être perçues comme des petits moineaux fragiles alors que franchement, passons. Mais la galanterie a encore toute sa place en 2020.
ETRE FEMINISTE POUR MOI AUJOURD'HUI ?
Il y a le féminisme too much (on n’est jamais trop féministe, je précise) et il y a celui, selon moi, qui fait réellement bouger les lignes. Celui qui s’acharne à faire exploser ce fichu plafond de verre en entreprise – il existe une légende tenace selon laquelle une femme, à poste égal et compétences égales, devrait être payé moins que l’homme (mdr), celui qui combat les clichés sexistes type le bleu est pour les garçons, le rose pour les filles, celui qui autorise les garçons à jouer avec des poupées et les filles avec des camions, celui qui porte haut les couleurs des femmes dans les métiers numériques et scientifiques, celui qui met en avant (et la combat) la charge mentale quotidienne…Ma définition du féminisme est plutôt basique. C’est combattre les pensées négatives du type « Ne porte pas cette jupe, ça fait salope », « Ne porte pas ce rouge à lèvres rouge, trop voyant » – les femmes ont le droit de s’habiller et de s’apprêter comme elles l’entendent – « Tu veux devenir ingénieur/faire de hautes études ? Tu n’y arriveras pas ! », etc. etc. la liste est presque sans fin. Être féministe, c’est ne plus se mettre de barrières quand une forêt de cul de poules vous attend pour vous mettre la tête dans le seau, c’est assumer sa féminité, son absence de féminité, ses forces et ses faiblesses, arrêter de se cacher. C’est être capable de dire non. Et si déjà nous réalisons ceci, nous irons loin.

Alors, pour autrice, en fait, ce n'est pas une invention, c'est ressortir un mot qui existait il y a longtemps ! Avant, les métiers existaient aussi un féminin (médecine existait pour dire médecin) mais l'Académie française a décidé, à un certain moment, de supprimer ces mots. Autrice, n'est donc pas une invention et est le féminin correct pour auteur (d'ailleurs on dit bien directeur/directrice). Ceci dit, même si j'emploie le mot autrice aujourd'hui, il est clair que comme toi je trouve qu'il y a des combats beaucoup plus importants. J'ai adopté ce mot mais pas l'écriture inclusive, par exemple, que je trouve ridicule et illisible. Je suis assez d'accord avec toi quand tu dis que si on se sent menacé par ces mots masculins il y a un problème... je voudrais devenir préparateur mental. Je ne dirais jamais "préparatrice mental", c'est clair et net.
RépondreSupprimerSur la galanterie, plus que de la galanterie, tenir la porte c'est de la politesse ! Et une femme peut la tenir à un homme si elle entre en premier quelque part ! Mais ici aussi, affronter la galanterie alors qu'on n'a toujours pas les mêmes salaire, il faut prioriser les combats. Ceci dit, comme je dis toujours, il y a autant de féminismes que de féministes !
J'aime beaucoup ta vision du féminisme ! Pour moi, c'est vouloir l'égalité entre les sexes sociaux, c'est-à-dire les genres et donc cela a aussi un impact sur les hommes, permet aussi de libérer les hommes de certains clichés : ne pleure pas, ne porte pas de rose, ne fait pas de patinage artistique, c'est un sport de fille. D'ailleurs, un jour sur mon ancien blog, alors que j'expliquais cela comme je te l'explique, un homme a commenté mon article en disant (sans méchanceté) : si vous voulez être fortes, allez-y, mais n'affaiblissez pas les hommes en leur demandant de pleurer. C'est quand on lit ce genre de choses qu'on se dit qu'il y a encore un loooooong chemin à faire. Mais pour moi le féminisme aide aussi les hommes (même s'ils ne sont pas la priorité, ils ont leurs clichés à détruire : le mec grand, fort, protecteur, etc.).